Madame
Angèle...
Je suis allé me promener en Ardenne.
Au fil de ma balade, dans un bourg perdu au milieu des grandes forêts ardennaises, j'ai découvert un café, ou plutôt une grange transformée en café.
J’y suis entré et j'y ai fait une autre découverte : Madame Angèle.
Madame Angèle a plus de quatre vingts printemps... Voici plus de dix ans qu'elle a transformé sa vieille grange en petit café. « Pour y voir des gens », dit-elle. Ca sent bon « la maison », chez elle.
Madame Angèle va vers sa cuisine pour me faire du vrai café et en revient avec un thermos plein ! Elle sort ses vieilles tasses d'un vieux meuble, puis s’en va chercher un panier en osier où elle a soigneusement déposé une grande quantité de biscuits. Elle me sert le café et s'en sert un aussi, « pour me tenir compagnie », me dit-elle.
Puis, nous parlons de sa ferme. Elle me raconte sa jeunesse, sa vie, ses vaches et la guerre. En fermant les yeux un court instant, elle retrouve le nom de toutes ses vaches, ici même dans sa vieille grange. Un long soupir en parlant de la vache qu'elle aimait le
plus : Clarisse.
Elle me parle aussi de la guerre, de l'occupation et que du haut de ses 14 ans elle est allée réclamer à un soldat allemand son harmonica...L'Allemand le lui a rendu, en présentant ses excuses.
Elle parle aussi de l'offensive des Ardennes en hiver 44, des Allemands qui partent et reviennent, des Américains qui arrivent et qui repartent d'où ils viennent… et le froid rude en cet hiver-là.
Madame Angèle retourne dans sa cuisine et revient avec un grand et vieux couteau. Son père l'avait fabriqué avec les morceaux d’aluminium d'un bombardier anglais qui s'était écrasé... là plus loin, comme elle dit.
Ce vieux couteau elle y tient beaucoup parce qu’elle a vu son papa le fabriquer. Elle s'en sert toujours pour couper sa miche de pain.
Madame Angèle ne connaît plus ses tarifs, alors elle "va à la lumière de la porte" et essaye de trouver le prix du café.
Nous avons passé, elle et moi, presque deux heures à parler de sa vie, de la vie... Puis Madame Angèle m’a reconduit à ma voiture. "Je raccompagne toujours les clients ", crie-t-elle ! Elle attend que la voiture démarre et la suit des yeux jusqu'à ne plus la voir, jusqu'au prochain client qui viendra, un autre jour, une autre semaine...
Ce fut vraiment un grand moment d'émotion...
Je suis allé me promener en Ardenne.
Au fil de ma balade, dans un bourg perdu au milieu des grandes forêts ardennaises, j'ai découvert un café, ou plutôt une grange transformée en café.
J’y suis entré et j'y ai fait une autre découverte : Madame Angèle.
Madame Angèle a plus de quatre vingts printemps... Voici plus de dix ans qu'elle a transformé sa vieille grange en petit café. « Pour y voir des gens », dit-elle. Ca sent bon « la maison », chez elle.
Madame Angèle va vers sa cuisine pour me faire du vrai café et en revient avec un thermos plein ! Elle sort ses vieilles tasses d'un vieux meuble, puis s’en va chercher un panier en osier où elle a soigneusement déposé une grande quantité de biscuits. Elle me sert le café et s'en sert un aussi, « pour me tenir compagnie », me dit-elle.
Puis, nous parlons de sa ferme. Elle me raconte sa jeunesse, sa vie, ses vaches et la guerre. En fermant les yeux un court instant, elle retrouve le nom de toutes ses vaches, ici même dans sa vieille grange. Un long soupir en parlant de la vache qu'elle aimait le
plus : Clarisse.
Elle me parle aussi de la guerre, de l'occupation et que du haut de ses 14 ans elle est allée réclamer à un soldat allemand son harmonica...L'Allemand le lui a rendu, en présentant ses excuses.
Elle parle aussi de l'offensive des Ardennes en hiver 44, des Allemands qui partent et reviennent, des Américains qui arrivent et qui repartent d'où ils viennent… et le froid rude en cet hiver-là.
Madame Angèle retourne dans sa cuisine et revient avec un grand et vieux couteau. Son père l'avait fabriqué avec les morceaux d’aluminium d'un bombardier anglais qui s'était écrasé... là plus loin, comme elle dit.
Ce vieux couteau elle y tient beaucoup parce qu’elle a vu son papa le fabriquer. Elle s'en sert toujours pour couper sa miche de pain.
Madame Angèle ne connaît plus ses tarifs, alors elle "va à la lumière de la porte" et essaye de trouver le prix du café.
Nous avons passé, elle et moi, presque deux heures à parler de sa vie, de la vie... Puis Madame Angèle m’a reconduit à ma voiture. "Je raccompagne toujours les clients ", crie-t-elle ! Elle attend que la voiture démarre et la suit des yeux jusqu'à ne plus la voir, jusqu'au prochain client qui viendra, un autre jour, une autre semaine...
Ce fut vraiment un grand moment d'émotion...